Logistique générale (organisation, budget, météo...)
Vous l'aurez compris, se lancer là-dedans, ce n'est par rien. Et si on a des potes qui viennent aider, y a des trucs à prendre en compte pour faire en sorte que ces gentils bénévoles aient plaisir à venir et surtout à revenir !
Bien manger
Le repas est un moment clé, super important pour la convivialité, et pour reprendre des forces. Alors c'est peut être une lapalissade, mais l'expérience m'a prouvé que ce qui peut relever du bon sens théorique, trouve des difficultés à se réaliser en pratique. Donc, il faut qu'il soit équilibré, mais aussi bon si possible ! Dès fois, on gagne plus à laisser partir une personne faire 1h30 de cuisine pour tout le monde, faire quelque chose de bon, qu'à vouloir empiéter sur ce temps de préparation culinaire. Car au final, si les gens se sentent bien reçus, il reviendront vous aider. Les pâtes au beurre, une fois seulement !
Ça m'est arrivé d'inviter mes potes au restaurant. C'est pas la formule la plus économique, mais si je fais le calcul, ils sont 2 pro à m'aider la journée (on peut compter 200 euros au black si je devais les payer), si je devais cuisiner, je devrais arrêter au moins 1 heure avant, je devrais aussi payer les ingrédients, le gaz, faire la vaisselle, ranger... bref, des fois, faut pas être con, un bon restaurant avec un menu ouvrier, ça le fait et on est gagnant. Du peu qu'on réserve et qu'on signale au patron qu'on est un peu speed, ils savent bien gérer ça normalement, tu arrives, ta table est prête, l'eau est servie, le pinard, et l'entrée est quasi déjà dans ton assiette !!! pour moi, ça fonctionne, surtout les jours où c'est important (pluie prévue le lendemain donc obligation de finir le jour même... ). Ok, on peut pas faire ça tous les jours, mais pour les jours speed où il y a un réel enjeu, faut pas chipoter ! Et les potes se sentent reconnus dans leur travail. Et au moins, on recharge les batteries !
Souvent (euh... tout le temps... c'était mon épouse qui quittait le chantier pour aller préparer un bon repas. Chacun y trouvait son compte).
Des arrêts de chantier pour se réorganiser
Des fois, il vaut mieux arrêter un jour de chantier, aller faire des courses, cuisiner pour le lendemain, préparer les outils, les nettoyer, faire un coup de rangement sur le chantier, se reposer, se changer les idées. L'endurance, c'est la clef !
Avoir de l'eau de boisson sur le chantier
Avec un peu de sirop (menthe, citron...), c'est aussi très agréable ce petit goût sucré.
Par contre pas d'alcool. En plein cagnard, avec les risques de sécurité (tomber, blesser quelqu'un...), pour moi c'est sans alcool. On se rattrape le soir !
Avoir des ''remontants'' sur le chantier
Figues sèches, abricots secs, pruneaux, raisins secs, dattes....
Fruits frais de saison
Biscuits
Chocolat
Bonbons
Franchement, pour recharger les piles, une petite pause sucrée de 15 minutes, ça redonne le cœur à l'ouvrage. D'autant que certaines étape sont très physiques... et puis c'est pas pour ce que ça coûte ! Pas de petites économies, vos amis ont fait le déplacement pour vous aider ! Un minimum de savoir vivre, merde ! ;)
Avoir les outils adaptés à un travail efficace
Rien de plus horrible que de bosser avec des outils inadaptés, cassés, abîmés, tordus... ou de chercher les choses pendant 2 heures. Rien de plus désagréable que d'arriver sur un chantier et que rien n'est prêt, que le mec est donc stressé et reporte son stress sur les potes.
Des fois, il vaut mieux arrêter le chantier un jour entier et réfléchir (''on arrête tout, on fait un pas de côté, on réfléchit !'' - L'an 01) en se posant pour bien s'organiser, que de foncer tête baissée. On va dans le mur en général. Et si on a des woofeurs, c'est l'occasion qu'ils aillent visiter le pays ! On déculpabilise donc !
Personnellement, quand il me manque un outil, si j'estime que cet outil sera utile à d'autres occasions, je préfère l'acheter. Pas la peine d'emprunter une brouette ! C'est tellement utile que mieux vaut avoir la sienne. Je ne fais pas une déculpabilisation à la consommation ! Je dis juste que de tout temps, nous les Hommes, contrairement aux mammifères marins par exemple, on a eu besoin d'outils pour construire notre habitat ou cultiver. Donc faut pas être con, une massette, c'est super utile, un merlin aussi, une pelle, voire 2 même 10 c'est utile. C'est des achats à vie, voire même sur plusieurs générations (les anciens paysans ont toujours transmis leurs outils de génération en génération. Et vas-y que la massette de l'arrière-arrière-grand-père, elle est toujours là !!!).
Donc voilà, c'est certainement critiquable ce que je dis, et j'ai probablement tort, mais moi je fonctionne comme ça. Ça ne m'empêche pas de vivre une vie de décroissance. Et puis quand je dis acheter, c'est pas forcément neuf à carrouf'! Les vide-greniers sont des occasions de faire de supers affaires et de se faire un parc outils de qualité pour 3 sous et demi !
De toute façon, vous le verrez par vous-même, si vous vous lancez dans un tel chantier et qu'il vous manque toujours un truc, le découragement va vite prendre le dessus. Du vécu !
A quelle saison construire son dôme, pendant combien de temps ?
L'idéal est de commencer vers juin. Nous on a commencé fin août (hum hum) et ça n'a pas été sans galère ! Mais bon, au moins, on l'a fait, et ça nous a donné un bon coup de pied au derrière pour finir !
Fin juin c'est bien car ça laisse le temps de voir les choses venir. Et si vous finissez pour fin juillet, vous avez un bon moi d'août (voire septembre) pour sécher. Dans ce cas, ne faites pas l'enduit chaux tout de suite : laissez votre terre bronzer au soleil. L'enduit chaux en été, c'est du suicide... A part des fissures, vous n'aurez rien de bien. C'est clair ! Moi j'ai enduit en octobre, autant dire que le séchage a été lent ! Par contre, le séchage de la terre crue n'est toujours pas fini (au 6 novembre !). Je l'observe aux fissures qui apparaissent sur mon enduit : ça bouge là-dessous !
En tout cas, c'est plutôt un truc à construire en été de toute façon...
PREVOIR 1 à 2 MOIS DE TRAVAIL (dépend de la taille de votre édifice : le mien fait 3,5m de diamètre avec une entrée en escargot qui m'a demandé plus de travail. en tout j'ai mis 2 gros mois à 3 ou 4 de moyenne sur le chantier). Mais vous pouvez gagner du temps en utilisant la méthode de coffrage (banchage). Pour la voûte, le coffrage devient délicat ! Inventez un système !
La chose la plus longue reste le malaxage (fabrication de la bauge). Peut-être inventerez vous un système plus performant ? Ou un filon de potes super motivés ? Moi, j'ai refusé d'utiliser le pétrole. Je voulais un peu souffrir, aller au contact. J'avais ce besoin d'ENGAGEMENT physique et moral, voire philosophique.
Budget = env. 500€
- j'ai acheté environ 5-6 tonnes de sable (20€ la tonne) = 120€ de sable
- 1 rouleau de pare-pluie = 100€
- 8 sacs de chaux naturelle hydrolique NHL3,5 (15€ le sac) = 120€
- la terre était sur place = 0€
- chapeaux aération et cheminée = 80€ pour les 2, mais facultatif car on peut le faire soi-même
- gasoil pour le transport du sable (8 remorques de 800kg, carrière à 6 km) et pour les trajets divers (aller récupérer un échafaudage chez le pote...)
ça c'est pour les gros postes
ensuite, y a tout un tas de petits trucs que j'avais en ma possession (outils de base, morceaux de bâche, poèle, conduits, remorque...).
il y a aussi les petits achats (4 paires de gants à 6€, 2 tubes de silicone pour les joints fenêtres à 3€ le tube, 2 seaux en caoutchouc à 5€ pièce...)
et finalement, les achats durables : un bon coupe branche, un bon sécateur, une petite scie à bûche, que je ne compte pas dans mon budget.
mais attention, en fonction de ce que vous possédez, votre budget peut être supérieur ou inférieur. Il vous reste peut-être un tas de sable qui traîne et 2 sacs de chaux ? Vous avez peut-être une bâche agricole ? De mon côté, je suis un peu du genre récup', mais pas non plus dans l'excès. j'habite dans un hameau en construction, donc j'ai pu emprunté quelques outils, une bâche, une bétonnière, de la terre, des fenêtres... je ne suis pas du genre à posséder tout un tas de bazar, d'outils, de restes de matériaux...à la façon paysanne ! Voilà, je suis un peu le Monsieurtoutlemonde en matière d'outillage. Et aussi en matière de technique !
Conclusion, demandez autour de vous, on a toujours un pote (un paysan, un pro du bâtiment...) qui a ce que vous cherchez et qui finira probablement sous les ronces ou à la benne si vous ne passez pas le voir !
Météo
Votre édifice en terre redoute la pluie, alors un coup d'oeil à la météo (très fiable à 24h, peu au delà... j'ai pu bien tester la fiabilité des infos !). Vous avez une option sur météo france : va-t-il pleuvoir dans une heure ? Plutôt fiable. Une nuit de forte rosée peut anéantir le bénéfice d'une bonne journée de séchage. Donc des fois, il faudra bâcher la nuit (en pleine nuit sèche de juillet, pas la peine). Plus on approche de l'automne, plus les jours sont courts, donc plus les temps de séchage aussi... Avec la construction d'un truc pareil, vous êtes en phase avec les éléments !!!
