Astuces, trucs, techniques, trouvailles...

Publié le

Astuces, trucs, techniques, trouvailles...

Le clou en bambou

Le fer tor, ce sont ces barres en métal que l'on met lorsqu'on coule du béton. Ça sert d'armature. Et bien le bambou, c'est très solide, et ça a remplacé à plusieurs reprises le fer tor. Selon la taille du bambou d'origine, les clous peuvent avoir différents formats. Pour toutes les utilisations. En plus, si on les oublie dans la terre ou le sol, c'est pas bien grave.

Le pinceau à colle de tapisserie pour l'enduit de finition

Pour l'enduit de finition, c'est le TOP. Ça m'a sorti de l'auberge.

Il m'a servi aussi tout le long du chantier pour humidifier la terre avant chaque nouvelle couche (indispensable ! On ne met pas de la bauge fraiche sur de la terre sèche. Ça ne se lie pas !). Je l'utilise pour asperger l'eau localement, ou pour badigeonner d'eau. Incontournable ce pinceau ! Et puis pas cher !

Tsantou a trouvé une autre utilisation bien pratique avec le pinceau. Une fois la bauge mise en œuvre (murs ou voûte), il passait un coup de pinceau bien trempé à l'intérieur et à l’extérieur des couches qu'il venait de travailler, et ainsi il pouvait lisser tout ça comme un potier. En donnant de la courbe, en rebouchant les trous, les creux... c'était un joli travail de finition.

La petite bâche carrée de 1,50m de côté

Prenez une bâche de qualité. De la bâche industrielle d'au moins 240g/m², histoire de pas passer votre temps à l'arracher. Car elle en encaisse, tout au long du chantier. Elle en subit des torsions, tractions, frictions... les miennes ont fini le chantier en bon état, je peux les réutiliser.

Une bâche par personne.

Pour ne pas que le mélange ne ''s'échappe'' de la bâche, qu'il n'en déborde lorsqu'on malaxe, j'ai creusé un petit carré de taille inférieure à la bâche, de profondeur légère (10cm) et j'ai mis de la paille, des copeaux, de la sciure au fond de cette petite cuvette pour protéger ma bâche des déchirures. Cela nous fait donc une petite cuvette. D'autres font en général une petite piscine avec une rangée de bottes de paille, avec la bâche dedans. Mouai... moi je n'avais pas de botte de paille, et nos mélanges ne nécessitaient pas une telle installation. Franchement, cette petite cuvette avec ce morceau de bâche, c'est absolument génial (on la voit un peu sur une des photos ci-dessous, mais vous voyez, c'est très léger cette cuvette!).

Testez différents trucs et choisissez votre technique !

Les pieux de bambou

Les pieux de bambou, c'est le top ! C'est une armature imputrescible, super solide, à la fois flexible et robuste, écologique, économique. Faut pas hésiter à en utiliser. On les coupe en biseau pour qu'ils s'enfoncent mieux. La partie où l'on frappe au marteau doit se situer au dessus du nœud, sinon, ça se fend et s'ouvre, le bambou est fragile longitudinalement ! Faites des pieux de 20cm de long, de 30 ou de 40. Attention, plus ils sont longs, plus il faut viser droit, d'aplomb, sinon ils ressortent plus bas ! Vous pouvez même faire des pieux d'un mètre de long : la terre ne sèche pas tout de suite à cœur.

La bauge-minute !

Avant d'employer la technique avec la bâche carré d'1,50m de côté, on a essayé plusieurs techniques, qui n'ont pas été satisfaisantes :

1/ avec un abreuvoir à vache en plastique = trop grand, on se crevait la santé à piétiner, on se faisait mal avec les rebords à l'intérieur, et on passait un temps fou à ressortir le mélange final à la main, poignée par poignée. On faisait des grosses quantités en une seule fois mais ça prenait des plombes, et tout le monde ne pouvait pas participer, donc ça créait des moments de battement et de lassitude. Complètement pas rentable.

2/ On apporté une variante, avec une bâche de camion dedans pour pouvoir tirer et faire bouger le mélange. Idem, trop crevant et pas du tout à taille humaine, on devait être au moins 2 voire 3 pour tirer sur la bâche qui contenait un bon quintal de mélange. Pas à taille humaine, donc NUL.

3/ la petite bâche carrée de 1,50m de côté est IDEALE. On travaille chacun à son rythme, on a de l'espace, on est autonome, c'est pas de grosses quantités, mais suffisantes pour fournir de la matière. Chacun se prépare sa propre matière. On ne se fait pas mal au dos lorsqu'on tire sur la bâche pour tourner la galette, si on plie les jambes toutefois... et chacun est occupé à un poste, pas de battement ou d'attente. Une fois le mélange fini, on peut le porter direct dans une brouette. De la rentabilité ! Argh !

Le secret pour bien réussir sa bauge et la faire RAPIDEMENT, c'est :

  • le pré-trempage de la terre argileuse 5 minutes au minimum ou 1 nuit pour les mieux organisés. Nous on a oscillé entre les 2 possibilités. Le pré-trempage permet à l'argile de se libérer et de reprendre contact avec l'eau. Les plaquettes d'argile se détachent lentement pour optimiser leur action. (voir la partie mélange et proportion / la bauge.)

  • Une fois pré-trempée, on récupère cette gadoue quasi liquide... mais pas liquide, disons qui a la texture d'un bon cassoulet bien gras et bien collant ! Après avoir fait un petit lit de sable sur le fond de la bâche, qui va éviter que l'argile ne s'y colle trop, on prend 1 volume de gadoue cassoulesque que l'on dispose sur la bâche carrée. On ajoute le sable (la quantité dépend de vos tests). On n'ajoute pas d'eau, sauf si on voit que c'est trop sec (l'expérience vous le dira). Et on malaxe comme un dingue.

  • Dès que le mélange commence à avoir une bonne allure (on le voit au fait que les grains de sable ne sont plus en liberté), on ajoute la paille. Le fait de mélanger la paille va finir de mélanger le sable, donc pas de souci si vous voyez que certaines zones sont encore un peu sableuses. On met de la paille jusqu'à ne plus pouvoir en mettre, jusqu'à ce qu'on sente que le trop plein de paille nuit à la cohésion générale. A mon avis, mieux vaut mettre moins de paille que trop. Si y en a trop, il y aura des zones de faiblesse où l'adhésion ne sera pas optimum...mais encore, c'est pas si grave si vous faites plusieurs mélanges où il semble qu'il y a trop de paille. Votre édifice peut faire jusqu'à 10 tonnes, donc c'est pas 200kg de mélange bof qui va changer la donne... du calme, on est pas dans de la chirurgie fine !

  • après cela, on a une belle galette de pâte à modeler bien lourde, y a plus qu'à la transporter pour la maçonner. Pour la transporter, on peut porter la galette à 2 pour la benner dans la brouette... Tout seul, on peut faire ça par mottes, en s'aidant de la houe pour trancher des grosses mottes (attention à la bâche en dessous, et à vos pieds s'ils sont nus...)

  • vas-y Garry, c'est prêt, yapuka, fokon, yaka !

Pour avoir une quantité optimum qu'il est facile à malaxer aux pieds, moi j'utilisais un gros seau à grain agricole = 1 gros seau de terre pré-trempée + 1 gros seau de sable + 1 pelle avant sur la bâche pour éviter que la gadoue colle. Quant à mon épouse, elle faisait la même chose, mais au lieu d'un gros seau à grain, elle utilisait un seau de maçonnerie (plus petit) : 2 seaux de gadoue + 2 seaux de sable + la petite pelle de sable anti-collage. Au final, c'est kifkif. C'est juste qu'elle ne se faisait pas mal au dos avec de plus petits seaux.

Pour info, on met environ 20 minutes pour faire un mélange. Et à 2 on a déjà fait une dizaine de mélanges en une journée. Un mélange pesait environ 50 à 70kg.

Autre info : une fois un mélange de bauge fait, on peut le ''conserver'' pour les jours à venir. J'ai l'exemple d'un mélange qu'on n'a pas pu mettre en œuvre à cause d'une pluie de plusieurs jours. On l'a protégé et on l'a réutilisé la semaine d'après. Il était en bon état (petite odeur inhabituelle, c'est tout). Donc bien protégé, en lui mettant un coup de pinceau d'eau sur le museau, il peut se garder. A la fin, on préparait 4 ou 5 mélanges pour le lendemain qu'on stockait sous bâche, à l'humidité, à l'abri de l'air et du soleil. Impec' !

Bon et puis, si un mélange a eu la bonne idée de sécher, ou d'être oublié... on peut le réactiver en le réhydratant ! Ah la terre crue, quelle souplesse !

Et enfin, dernière variante, si tu attaques ton chantier, et que finalement ça te gonfle et que tu préfères abandonner et partir un mois au Mexique : tu laisses tout en plan, la pluie va se charger du reste ! Biodégradable je vous dis !!! Oh et puis si quand tu reviens, t'as envie de recommencer, eh bé y a plus qu'à se baisser, le mélange est prêt !!!

Tout ça pour dire la portée de ce travail à la terre crue. Que deviendront nos cités en béton dans 200 ans ? Dans mon cas, si un oiseau rentre faire un petit caca à l'intérieur de mon dôme abandonné, il y poussera un figuier ! La Nature reprendra ses droits. Y aura juste ce satané pare-pluie. Connerie...

Le sable reste dans la remorque

Lorsqu'on benne une remorque de sable ou de terre à même le sol, on perd environ 20% de la matière qui reste coincée dans l'herbe ou la terre. Si on met une bâche, on n'a pas ce problème. Mais il faut une bâche, qui en général souffre beaucoup et finit à la poubelle...

Nous, on a laissé le sable dans la remorque pour aller se servir directement dedans, à la bonne hauteur d'homme. Plutôt pratique et ergonomique.

Tout à portée de main

Terre argileuse, sable, eau, seaux, paille, tout doit être à portée dans les 2 mètres autour du lieu de mélange. Vous allez charrier des tonnes de matière, alors pensez-y, économisez-vous !

Et évidemment, le lieu de malaxage doit être super proche du lieu où on monte les murs !

Les outils aussi, pas éparpillés sur le chantier...

Les gants de maçonnerie ''stretch''

Ce sont des gants souples, moulants, solides, qui ont fait leur preuves sur mon chantier. Ils ont plusieurs avantages : protéger vos mains contre les abrasions au moment où vous lissez et sculptez votre terre ; leur souplesse et leur finesse permettent un contact rapproché avec nos sensations de toucher (rien à voir avec les gros gants en cuir) ; ils sont renforcés aux zones sensibles et peuvent durer longtemps. En plus ils sont bon marché (entre 3 euros et 7 euros), et à différentes tailles (essayez-les, prenez plutôt trop grand que trop petit car ils ont tendance à se rétracter un peu il me semble). Ils sont reconnaissables à leur couleur sombre et ''pétrolifère'' sur les renforts, on dirait que le gant a été trempé dans un bain de pétrole pur : c'est lisse et noir.

Couvrir le bâtiment avec la bâche agricole noire

Allez, une dernière fois, pour la route : l'eau est l'ennemi numéro 1 de la terre crue sèche. Bâcher votre bâtiment sera obligatoire à un moment donné. Il ne pleuvra peut-être qu'une seule fois pendant toute la durée de votre chantier. Mais cette fois là peut être la bonne ! Pour ma part, on avait bâché un peu à la légère un soir, car on estimait que le climat était calme : pas de vent, ciel nickel, température douce, le pied. Tu parles ! en pleine nuit, bourrasques de tous les diables, la bâche s'envole, grosse pluie derrière... aïe...

Je ne me suis pas levé cette nuit-là, à mon grand regret. Le lendemain, c'était sans appel : un gros morceau d'environ 100kg de bauge s'était décroché du mur, tout un pan avait pris l'eau et a mis encore plusieurs jours à se déformer (jusque-là, la courbe était parfaite, et elle s'est modifiée dangereusement les jours suivants, pour donner un truc un peu difforme et qui a longtemps menacé de s'effondrer...). Bref, pas bon du tout, grosse négligence, payée CASH !!!

Donc les nuits suivantes ont été moins tranquilles lorsqu'il pleuvait, garanti !

Donc IMPERATIVEMENT, vous chopez une bâche agricole noire, et vous prévoyez en fonction de la taille souhaitée du bâtiment, une taille 1/3 supérieure à votre bâtiment final (de toute façon, dans le domaine de la bâche agricole, on peut avoir des trucs immenses !). Ne culpabilisez pas, elle vous re-servira APRES votre chantier (couvrir du bois, poser un tas de sable, de terre, de gravier, donner, prêter, revendre...). Il en va de la survie de votre travail !

En tout cas, le fait d'avoir installé des bambous en guise de guide pour la courbe de la voûte, cela a servi aussi de réceptacle à la bâche, et a évité qu'elle ne se remplisse lors des pluies.

Pour la fixer, veillez à ce qu'aucun endroit ne puisse servir de mare, c'est à dire qu'elle doit être tendue au max. Au pied de votre bâtiment, au niveau du muret de soubassement en pierre-chaux, vous l'attachez solidement (sangle de camion à cliquet = idéal) pour faire face aux bourrasques susceptibles de la soulever par dessous. Le vent et la pluie peuvent s'unir et agir de concert pour terrasser votre terre sèche et crue ultra vulnérable. C'est pour moi le point le plus important de tout : protéger ! Vous ne pourrez pas dire qu'on ne vous a pas prévenus !

En ce qui me concerne, j'ai voulu faire l'économie de cet achat, ma bâche était trop petite, donc on faisait des rajouts sur le côté, qui battaient au vent. Ça m'a couté quelques mauvaises nuits, quelques frayeurs et aussi de vilains dégâts. Le sommeil, c'est super important quand on se lance dans une aventure comme celle là. Or la nuit, il m'est arrivé de devoir sortir brutalement du lit avec ma femme et de partir couvrir le bâtiment sous une pluie battante à 4h du matin. Dur de retrouver le sommeil après une telle montée d'adrénaline. Sans compter la perte de temps avec ce bricolage à 2 francs. Mon fils Aimé n'en pouvait plus quand on lui disait qu'on allait bâcher, car il savait que ça allait prendre des plombes. Avec une bonne grosse bâche et une seule bonne sangle ou corde, on peut s'économiser la santé et les nerfs !!! Parole !

Il y a une autre solution, on va dire la solution en mode même-pas-peur : une structure ouverte qui reste fixe au dessus du chantier, style barnum géant. Avantage : on est à l'abri du soleil (donc séchage adapté, et aussi coups de soleils sur les épaules épargnés), on est à l'abri de l'eau (ça c'est un méga LUXE), et l'air circule pour le séchage.

Inconvénient : il faut fixer ça au sol de façon solide car une bourrasque de vent peut transformer ça en parachute ! Autre inconvénient : il faut le fabriquer, il faut que ce soit fiable et durable pour le temps du chantier, donc ça prend du temps à construire. Il faut aussi un peu de technicité (comment est la structure, c'est quoi la bâche ? Etc...). Mais c'est garanti qu'on est gagnant. Si vous êtes une équipe de bons gros loustics bien renseignés et efficaces, alors c'est clair, faites-vous un bon gros barnum ! Pour moi c'est clair comme de l'eau de roche. On fait un travail de meilleure qualité : pas de risque pour la pluie, séchage lent, temps de bâchage gagné, stress en moins... Mais Attention au vent !!!

Les chaussures de plongée pour le malaxage

Les chaussures classiques, avec toutes leurs coutures, c'est l'enfer ! Elle se chargent de boue et finissent par peser des kilos. Les bottes, en été, c'est insupportable... Pieds nus, c'est bien, ça masse, c'est bon pour la peau, mais je vois 2 inconvénients :

- si des cailloux se sont dissimulés dans le mélangent, ils peuvent vous blesser légèrement (une petite coupure par-ci, une autre par-là, au bout de 2 semaines, ça peut vite devenir gênant...

- une fois le malaxage fini, quand il faut sortir de la zone de malaxage pieds nus, on marche sur le terrain et sur le chantier : outils qui trainent, cailloux, végétaux piquant, chutent d'objet sur les orteils...

J'avais en ma possession, pour mes sorties kayak, des chaussures de plongée (hautes donc) à semelle rigide. C'est parfait car le néoprène lisse ne retient pas trop la terre, la semelle rigide protège des chocs, et c'est une chaussure souple, qui se lave bien. Par contre, bonjour la macération chaude et humide...je vous passe les détails.

Astuces, trucs, techniques, trouvailles...
Astuces, trucs, techniques, trouvailles...
Astuces, trucs, techniques, trouvailles...
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
F
Merci pour ces précieux conseils !<br /> J'aimerais bien savoir la fin de cette aventure car j'ai prévu de me lancer dans l'aventure l'an prochain....<br /> Je te laisse mon mail : flomatite at orange . fr <br /> Merci par avance :)
Répondre